E38 Sentir : L’odeur de la pluie, et un haïku pour lui rendre hommage…

A l’heure où je vous parle, je suis dans l’Allier, dans ma maison d’enfance, à mes racines bourbonnaises, et l’orage gronde… il commence à pleuvoir, les grosses gouttes typiques des pluies d’été orageuses tombent sur le tilleul tout proche de mon bureau…

Sentir : L'odeur de la pluie et un haïku pour lui rendre hommage… DANS LE SILLAGE D'ANNE

Et le bonheur pour moi, outre le fait que la pluie arrose, lave, purifie, rafraîchit, et que je l’aime de plus en plus, même quand je me retrouve dessous, c’est que j’adore l’odeur de poussière mouillée, qui remonte, à peine les 1ères gouttes touchant le sol, vous voyez ce que j’appelle ainsi ? Que ce soit à la ville comme à la campagne, elle annonce parfois même avant de la ressentir, l’averse toute proche, tellement cette odeur est volatile. 💧

Certains disent même y reconnaître l’odeur de la pluie, mais l’eau n’a pas d’odeur, même si certains parfumeurs essaient de nous en convaincre, à coup de calone, cette molécule sentant les notes aquatiques, d’impression lotus d’eau, d’absolues d’algues dorénavant, ou autres notes ozoniques. Je dis bien « à coup », car c’est plus ou moins bien réussi et parfois ça fait mal ! 😜 En tout cas, après quelques essais dans les années 90 entre l’Eau d’Issey Miyaké ou Kenzo pour homme, moi, je me suis éloignée de cette famille marine…🌊

Un jour en France, après la pluie…

Et je l’ignorais jusqu’à peu, mais cette odeur que j’appelle « poussière mouillée », donc, porte un nom : le « Pétrichor » ! Un drôle de mot, que je découvre dans ma revue préférée, Nez, sous la plume de la parfumeur Céline Ellena, qui écrit un texte à chaque parution, pour mon plus grand bonheur, car j’aime sa poésie, son style franc et ses évocations parfumées. Comme je vous le disais dans le précédent article, quand les parfumeurs écrivent, je bois du petit lait ! 😍

Le pétrichor, c’est avant tout un liquide huileux sécrété par certaines plantes, puis absorbé par les roches et sols argileux pendant les périodes sèches. Cette huile, quand il pleut, dégage des composés organiques volatils, qui se combinent avec l’ozone de l’air et avec la géosmine, une molécule produite par des bactéries, donnant à la terre son odeur caractéristique. (source Wikipedia)

Donc pétrichor + géosmine + ozone = une bien belle équation pour produire cette odeur d’iris sec et de patchouli mêlés, aux accents de poussière.

De savoir que les plantes y sont aussi pour quelquechose dans cette création olfactive de la nature, car il y a création je trouve, m’est enchanteur !

Par extension il a été décidé que le pétrichor deviendrait « l’odeur de la pluie ». Ce néologisme a été créé en 1964 par deux scientifiques australiens, à partir du grec ancien, signifiant « Sang de pierre ».

Alors, autant de poésie m’a donné envie de rendre hommage à cette merveilleuse odeur, et j’ai créé un haïku pour l’occasion ! Je suis fan de ces petits poèmes courts japonais, mais n’en respecte pas tous les codes, tant pis pour la rigueur et vive la folle créativité !

Pluie l’été, poussière mouillée –

Souffle irisé de la terre,

Comme du ciel, jadis azuré

(Photo d’illustration du haut : avant la pluie, au printemps, dans l’Allier)

Laisser un commentaire

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑